Vacances à vélo 2024

Précédemment…

Nouvelle année, nouveau trip à vélo. C'était très différent de l'an dernier, avec plus de distance et surtout plus de denivelé, mais tout aussi bien, ce billet écrit juste en rentrant résume comment ça s'est passé à chaud et ce que j'en ai retiré.

Table des matières

  1. Préparation
  2. Physique
  3. Le voyage en vrac
  4. Le voyage en détail
  5. Météo
  6. Vélo
  7. Vêtements
  8. Bagages
  9. Nourriture
  10. Hébergement
  11. Statistiques
  12. Pour la prochaine fois…

1. Préparation

L'année dernière j'avais commencé à préparer mon voyage à l'arrache un mois avant seulement, cette fois-ci je voulais un truc un peu plus précis et plus ambitieux, j'ai commencé à préparer à peine revenu du précédent voyage en question.

Tirant les conclusions de mon premier voyage, j'avais décidé de:

Mon choix s'est donc porté sur les Pyrénnées, avec ensuite remontée vers Montpellier puis encore plus au nord par Avignon, petit détour par le Mont Ventoux tant qu'à faire, et finir la ou j'avais débuté mon périple l'an dernier, à Grenoble.

Comme l'an dernier, j'ai compilé divers traces trouvées sur internet, planifié et réservé tous les hébergements, enregistré tout sur un Framagenda et Strava, et synchronisé le tout sur mon GPS de vélo.

2. Physique

Mon plan cette année était plus ambitieux que l'an dernier: Plus de distance, plus de dénivelé positif, plus de jours vélo. Et surtout, des vrais cols de haute montagne. Cette fois-ci, je ne comptais pas changer ma transmission, du coup il allait falloir s'entraîner un peu sérieusement pour être tranquille et réussir à tourner les pédales dans les cols les plus difficiles. Ce que j'ai donc fait, accumulant plus de 270 heures de vélo entre début Octobre et fin Juin. Mon niveau de fitness à vélo a fait des bonds incroyables avec ce volume, et je suis arrivé au départ de ces vacances dans la meilleure forme que j'ai jamais été, de très loin.

3. Le voyage en vrac

L'année dernière, le but principal était de voir des paysages extraordinaires et le vélo était un peu le moyen d'arriver à ce but. Ici c'était l'inverse, l'idée était de faire du vélo sur des cols mythiques et le décor autour juste un bonus. Mais en fait, dès que la météo a bien voulu se mettre de mon côté j'ai pu profiter de vues magnifiques tous les jours !

Zero sentiers cette fois-ci: purement de la route, avec des routes sineuses de montagne, des grosses départementales, pas mal de pistes cyclables une fois sorti des montagnes. Moins seul au monde que la dernière fois, mais sur les cols moins connus, surtout quand il faisait brumeux et humide, quand même une expérience un peu surréaliste, parfois seul avec les moutons, vaches et chevaux sur des kilomètres…

J'appréhendais un peu les descentes des cols, mais ça s'est beaucoup mieux passé que l'an dernier, et j'ai rapidement pris du plaisir à optimiser mes trajectoires et essayer de moins freiner inutilement. Sur la fin, je rattrapais d'autres cyclistes ou automobilistes dans ces descentes sans forcer.

Dans les montées, j'étais pile la ou je voulais être la majorité du temps: le genre d'allure que je peux tenir des heures mais qui demande un peu plus d'effort.

Je me méfiais un peu de l'altitude sur les cols les plus hauts, mais finalement je n'ai pas tant ressenti de différence que ça.

Clairement plus difficile que l'an dernier, ce voyage demande à qui voudrait tenter quelque chose de similaire de la prépration pour pas arriver avec un équipement pas adapté à son niveau de fitness.

4. Le voyage en détail

Bayonne

En arrivant à Bayonne, passage éclair à la fête de Saint-Pierre d'Irube sur la suggestion de @brunobord. Bonne ambiance ! Je profite un peu de la musique, regarde de la danse traditionnelle basque, discute un peu et goûte a une Taloa (salée, pas osé tester la version Nutella…), mais je ne reste pas trop longtemps pour pouvoir me coucher tôt.

🚴 Bayonne → Tardets : 96km, 1570m D+

Petit stress avant même le départ, la météo annonce des gros orages sur Bayonne pile pour mon premier jour. Finalement, je serai réveillé par le tonnerre vers 5h du matin, mais ça finit par se dégager. Je pars à 10h comme prévu.

La première moitié est relativement plate, d'abord sur les rives de la Nive et ensuite sur la départementale, nettement moins agréable. La route est mouillée, il pleuviote, bref c'est pas le plus fun même si on commence à entrevoir des paysages sympathiques. Au moins j'ai vaguement le vent dans le dos. J'avale ces 2 premières heures sans m'arrêter, avant de faire une pause déj à un resto sympathique à Saint-Pierre-pied-de-port.

Ensuite commencent les choses sérieuses: la montée du Col d'Ahusquy. Quelqu'un m'interpelle alors que je rate le tournant menant vers le col (j'imagine que ça doit être la seule raison pour laquelle un cycliste passe par la - ce n'est pas un col très connu ni populaire cela dit), je le remercie et corrige, entamant la montée en danseuse sous les encouragements de quelques personnes qui prennent des photos du coin. Je finis par rattraper le seul autre humain que je croiserais sur toute la montée, un cycliste en VTT qui reste assis à pédaler de manière très fluide - sa cassette est massive, il doit pouvoir pédaler tranquille à 8-9 km/h. Pas moi! Je le salue et je continue avec un style beaucoup plus saccadé alors que je me bats contre les portions a 13% qui pimentent le parcours. Quelques minutes plus tard, je suis stoppé net par des chevaux qui ont décidé de descendre tranquillement la route étroite dans le sens inverse. Pas farouches, ils s'approchent, sans doute pour admirer ma monture, et pendant que je caresse le plus curieux d'entre eux, mon collègue vttiste nous dépasse, pas du tout surpris de la situation. Je finis par laisser mes nouveaux fans, et le rattrape un peu plus loin. Je n'ai pas le braquet pour aller aussi lentement que lui, en tout cas pas à une cadence confortable, donc je continue de plus belle jusqu'au prochain obstacle : une vache qui bloque le passage sous le regard de ses copines sur la prairie. Je prends une photo et continue. À ce stade, on commence à être un peu haut, mais on voit pas grand chose, la brume est de plus en plus épaisse, et je commence à être bien trempé et à avoir froid. Le pourcentage de la pente continue d'être à 2 chiffres, je suis à plus de 90% de ma fréquence cardiaque max juste pour pouvoir avancer, et de toutes façons s'arrêter de nouveau vu la température et humidité n'est probablement pas un bon plan. Je persévère jusqu'à ce que ça se calme et j'arrive enfin en haut. Petite photo dès que je trouve un endroit un peu dégagé, enfilage de manchettes pour gérer le froid, et j'entame la descente.

Pas très habitué aux descentes de montagne, encore moins sur route mouillée et embrumée, j'en mène pas large et fais couiner mes freins à disque que je suis bien content d'avoir. Finalement, après ce qui semble être une éternité, ça se dégage un peu, je croise des moutons bloquant la route puis je finis par rejoindre une route plus large et arrive à Tardets sans encombres. Sacrée première étape !

🚴 Tardets → Laruns : 107km, 2818m D+

Au planning initial, sur le papier, l'étape la plus ambitieuse. 3 cols, plein de D+. Il fait toujours plutôt moche et humide, mais au moins il ne pleut pas. On commence les festivités par le Col de Soudet (passant par le Col de Suscousse), au total environ 30 km de montée. La première heure est facile, la deuxième un peu moins, ce n'est que le premier col et j'en mets probablement un peu trop, je regretterai plus tard… Une fois en haut, on ne voit que du gris.

Descente et pause-dej à Arette, puis le Col d'Ichère, relativement court et pas trop méchant. Ensuite vient le dernier col de la journée, le Col de Marie-Blanque. Conformément au profil que j'avais étudié la veille, le début est tranquille, à 4 ou 5%… mais ensuite, ça se corse : plusieurs kilomètres d'affilée entre 9 et 14% de moyenne, sans répit. J'ai déjà 5 heures dans les pattes, j'ai dépensé trop de cartouches dans les premiers cols, mon braquet ne me permet pas d'aller suffisamment lentement, je suis obligé de mettre pas mal de puissance et je craque complètement, m'arrêtant plusieurs fois à même pas 3 kilomètres de la fin. J'aurais pu passer d'une traite avec un plus petit braquet, mais la non. Ça aurait pu être pire, il fait toujours relativement moche, peut-être un peu lourd et humide, mais c'est clairement juste la pente qui m'arrête et pas la chaleur. Je finis par y arriver et évidemment, encore une fois, surtout de la brume en haut. Je croise de nouveau des chevaux bloquant la route dans la descente, ce qui me redonne le sourire.

🚴 Laruns → Luz-Saint-Sauveur : 65km, 1711m D+

L'étape commence par le Col d'Aubisque, réputé pour ses vue imprenables… J'ai retrouvé de la forme, je suis super régulier tout le long, dépassant plein de compatriotes cyclistes… mais une fois en haut, c'est de nouveau gris. La descente puis remontée sur le Col du Soulor est horrible: il pleut, il fait froid, on voit rien, la route est trempée, ça demande d'être très vigilant, d'autant qu'il y a de nouveau des troupeaux de moutons qui traînent par ci par la.

Une fois arrivé en haut du Col du Soulor, j'envisage de descendre direct, mais je réalise que je tremble de froid malgré mes manchettes, veste coupe-vent et veste imperméable. Du coup je fais une pause dej au café restaurant du coin, qui est rempli de cyclistes venant des 2 versants du col. Devant le restaurant, plein de vélos super chers que personne ne prend la peine d'attacher, il doit pas y avoir beaucoup de voleurs à 1474 mètres d'altitude.

Longue descente puis faux plat montant jusqu'à Luz-Saint-Sauveur sans encombres, niveau météo ça commence à s'éclaircir, bon signe pour la suite.

🥾 Repos Luz-Saint-Sauveur

Petite boucle à pied autour de Luz-Saint-Sauveur, mais journée repos à part ça. De nouveau surpris par la quantité de vélos super chers même pas attachés devant les cafés ou superettes !

🚴 Col de Tentes : 61km, 1573m D+

Je n'avais pas prévu de programme pour ces quelques jours à Luz-Saint-Sauveur. Je me décide finalement sur un itinéraire en Y, poussant jusqu'au Col de Tentes puis redescendant à une intersection pour enchaîner sur le Cirque de Troumouse ensuite avant de revenir. Mais dès les premières minutes, j'ai pas du tout de bonnes sensations sur le vélo, comme un décalage entre mes sens et mon cerveau, probablement fatigue du à un manque de sommeil. Je me force un peu à quand même pousser jusqu'au bout du Col de Tentes. J'entends et aperçois quelques marmottes, dont une qui se laisse prendre en photo (de loin). Je peux aussi enfin vraiment profiter des paysages Pyrénéens, ce qui redonne un petit coup de boost. Malheureusement, arrivé en haut de Col de Tentes, toujours pas retrouvé de bonnes sensations, je décide donc de zapper le Cirque de Troumousse, et je rentre tranquillement à Luz-Saint-Sauveur.

🚴 Col de Luz-Ardiden : 30km, 1101m D+

Un peu refroidi par le jour précédent je planifie un aller-retour très court et très simple: une montée et descente du Col de Luz-Ardiden. Il fait chaud, mais ce coup-ci, les jambes et la tête sont la ! C'est relativement régulier, pentu comme il faut, et plus joli qu'on ne pourrait soupçonner. En haut, les moutons font moins les malins que les autres jours et se planquent à l'ombre ou font la sieste à cause de la chaleur (28-30℃ au sommet du col).

Je regrette un peu de ne pas avoir enchaîné par un autre col ce jour la.

🚴 Luz-Saint-Sauveur → Arreau : 62km, 2054m D+

On attaque les choses sérieuses directement avec le Col du Tourmalet. Finalement, ça s'avère pas trop difficile: C'est long, mais régulier, il n'y a vraiment que les deux-trois derniers kilomètres sur lesquels je dois insister un peu plus - à ce moment on est à 1900m+ d'altitude, il fait plus de 30℃, la pente passe au dela des 10%… mais c'est pour ça que je suis venu ! La vue du sommet est splendide, et pas seulement parce-qu'on a pédalé pendant plus d'une heure pour arriver la.

La descente est rapide et pas très technique, je suis beaucoup plus en confiance après les premiers jours sur route humide et j'en profite pas mal. J'enchaîne par le Col d'Aspin en mettant un poil moins d'énergie. Une fois arrivé en haut, on a une vue dégagée de tous les côtés et j'en prends plein les yeux. Je reste un moment à contempler le paysage avant de redescendre sur Arreau, qui est aussi très mignon avec la rivière qui le traverse.

🚴 Arreau → Saint-Gaudens : 76km, 1058m D+

Dans la nuit, de nouveau des orages violents, tonnerre et éclairs sont de la partie. Le courant de l'hotel saute pendant un moment. Au matin, averses assez intenses, et surtout d'autres orages annoncés, il va falloir être malin, pas très envie d'être en haut d'un col au mauvais moment. Je profite d'une relative accalmie pour partir, et fait le Col de Peyresourde relativement vite. Arrivé en haut, le ciel est suffisamment dégagé pour profiter d'un paysage verdoyant sympathique, mais il y a quand même pas mal de nuages gris, et les prévisions météo ne sont pas bonnes. Je décide d'abandonner la montée du Port de Balès pour directement filer vers Saint-Gaudens, raccourcissant mon étape d'au moins une heure et demie.

Je me retrouve de nouveau dans une longue descente humide avec mauvaise visibilité, cette fois avec un peu plus de trafic. Pas idéal. La suite dans la vallée n'est pas beaucoup mieux, je n'échappe pas à la pluie mais au moins j'évite d'être coincé en haut d'un col avec la possibilité de se prendre la foudre.

🚴 Saint-Gaudens → Saint-Girons : 100km, 1887m D+

Le temps est encore assez gris, mais plus de pluie, l'orage est passé. J'entame le Col de Portet d'Aspet. Pas de vues incroyables sur les montagnes, la route tourne dans la forêt, mais en fait j'aime assez: Il fait un peu frais, on traverse des petits ponts de pierre, on entend le bruit de petites cascades, des oiseaux, ça donne une atmosphère assez paisible, d'autant qu'il n'y a quasiment pas de voitures. Je croise beaucoup de cyclistes vers la fin, ils ont l'air de faire partie d'un groupe mais ils ne sont pas très causants, faut dire que ces derniers kilomètres sont à 10% de moyenne avec beaucoup de raidards, ça laisse pas beaucoup de place pour la conversation. Je suis en super forme, de très bonnes sensations, et au final je grimpe assez vite, faisant probablement ma meilleure ascension d'un col court de tout le voyage. Une fois en haut… on est de nouveau dans le brouillard.

Je descends rapidement et commence le Col de la Core, avec une petite pause dej improvisée à un food truck placé au début du col. Ce col me motive moins, je mets ce qu'il faut mais sans plus, et une fois arrivé en haut… pareil, brouillard complet, rien à voir. Je croise un couple de cyclistes sympas qui traverse les Pyrénnées dans l'autre sens et on échange un peu sur nos parcours avant que je redescende dans la vallée.

🚴 Saint-Girons → Ax-Les-Thermes : 145km, 3135m D+

C'est le retour du soleil et de la chaleur! À vrai dire, à partir de la, le reste du voyage se fait sous le soleil à 30 ℃ ou plus. Mais qui dit soleil, dit paysages dégagés, je décide donc de rajouter un détour par Port de Lers qui m'a été vanté par le couple croisé la veille. Ça rajoute pas mal de kilomètres et de dénivelé positif donc j'y vais tranquille, il n'y a pas de grosses difficultés. Une fois en haut c'est effectivement splendide, je ne regrette pas le détour… sur le moment.

Je redescend en oubliant de manger et entame le Col de Port, le deuxième col de la journée. La encore pas de grosse difficultés et je mets pas trop de puissance, mais la fatigue s'installe doucement. Je suis pas à l'aise, et mon cardiofréquencemètre est d'accord: je suis une dizaine de battements par minute plus haut que je devrais l'être pour la puissance que je mets. J'ai beaucoup de marge, mais c'est pas bon signe. La vue en haut ne me motive pas plus que ça, et je commence à me dire que j'ai eu les yeux plus gros que le ventre aujourd'hui.

De nouveau une descente vers Tarascon-sur-Ariège ou je prends enfin un truc à manger vers 16h. La motivation est basse, il reste environ 50km avec pas mal de dénivelé, mais au moins les dénivelés sont légers. Je monte le Pas de Souloumbrie très, très doucement. Le cardio complètement décorrélé de la puissance maintenant, obligé de faire une pause pour pas que ça dégénère. S'ensuit la route des corniches, un faux plat sur une surface clairement récente mais pas très agréable, je pédale à peine, l'idée étant de garder de l'énergie pour le dernier col.

À une fontaine, je croise un petit groupe de cyclistes qui finit leur sortie dans l'autre sens et qui m'encouragent pour le col à venir. L'un d'eux m'indique qu'il y a un raccourci possible évitant le gros du col, je suis tenté l'espace d'une demie-seconde, mais je viens de passer 3/4 d'heure à garder mon énergie pour le faire, je rejette poliment et il sourit, on se comprend :)

Dernier col donc, le Col de Marmare (avec enchaînement sur le dernier kilomètre du Col de Chioulat). Comme les autres cols du jour, pas de difficulté, 4 ou 5% de moyenne, mais j'en ai plein les pattes, surtout envie d'en finir. J'essaye de profiter du faible pourcentage de la pente pour aller vite, essayant de me motiver en me disant que le plus tôt je serai arrivé le mieux ça sera - même si finalement, regardant après coup, autant niveau cardio j'avais commencé à dériver, niveau puissance je suis resté très mesuré et très régulier. Il est à peu près 18h quand j'arrive en haut, à peine une photo et je descends vers une pizza-coca bien méritée.

🚴 Ax-Les-Thermes → Perpignan : 121km, 1218m D+

Ce dernier jour dans les Pyrénées commence par… la montée du Col du Chioulat, exactement l'inverse de la descente de la veille. Je commence doucement, et finit par trouver mon allure. Une cinquantaine de minutes plus tard je suis la ou j'étais hier soir. A partir de la, presque que de la descente ou du faux plat, j'en fais le moins possible, ma puissance moyenne est divisée par 2 jusqu'à Perpignan.

Les cigales commencent à chanter, et le paysage change complètement: fini les routes de montagne dans la forêt, place aux longues lignes droites plus ou moins désertiques et très exposées au soleil (toujours plus de 30 ℃ à l'ombre). Je passe par des départementales bordées de publicités pour tel ou tel domaine viticole offrant dégustation de vin aux automobilistes, ce qui est très rassurant.

Arrivé à Perpignan d'ailleurs, je fais un tour du Decathlon local et pour ça, je dois prendre un bus qui s'arrête au milieu de nulle part, marcher un kilomètre le long de la route et traverser un rond point très fréquenté absolument pas fait pour les piétons. Clairement je ne suis plus dans le même environnement.

🚴 Perpignan → Montpellier : 204km, 674m D+

N'ayant plus de cols à gravir et prévoyant quelques jours d'arrêt à Montpellier, je m'étais laché en planifiant cette longue étape. Vu la distance, je voulais prendre mon temps, éviter autant que possible les grosses départementales et essayer de passer par des petites routes, des voies vertes, pistes cyclables etc.

Il faisait extrèmement chaud avec très peu de vent, mais mon corps était habitué et ça n'a pas posé de problèmes, le parcours étant très plat je n'avais pas beaucoup à pédaler de toutes façons. Grâce à OpenStreetMap j'ai pu me ravitailler en eau quand il fallait, et la seule vraie difficulté surprise a été le revetement quelque peu aléatoire sur le long de mon parcours, passant par du gravier, de la route clairement pas entretenue depuis des années, de la belle voie verte impeccable… Arrivée à Montpellier compliquée avec des aménagements cyclables incomprehénsibles, des travaux confus, bref pas l'idéal après autant de route.

Cardio et puissance très basses pour cette étape, avec 0 dérive: je suis resté à allure endurance/récupération toute la journée comme prévu.

Repos Montpellier

Ballade dans Montpellier sous la chaleur. Pas motivé pour pousser jusqu'aux plages, j'ai tourné dans la vieille ville à visiter les sites touristiques classiques.

🥾 Pic de Saint-Loup : 24km, 879m D+

Une randonnée à pied pour varier. J'avais eu un peu de mal à trouver un bus pouvant m'emmener au pied du Pic de Saint-Loup, du coup j'avais prévu un grand tour commençant et finissant à Saint-Martin-de-Londres, tournant autour du Pic de Saint-Loup avec l'ascension au sommet en prime.

Encore une fois une journée assez chaude avec heureusement quelques nuages par ci par la. Ma trace faite à l'arrache prévoyait 17 km, environ 4 heures, au final ma montre a enregistré 24 km et 6 heures. Je n'avais pas assez d'eau (un peu moins de 2 litres et 1/2 litre de coca) et j'ai du me rationner pour pouvoir finir correctement, tout en me dépéchant pour réussir à attraper le bus.

Le pic offre des vues spectaculaires, particulièrement au sommet. J'ai pris beaucoup de photos, vraiment une chouette ballade malgré la fin un peu stressante.

🚴 Montpellier → Avignon : 104km, 528m D+

Probablement l'étape la moins intéressante du voyage. Roulé très doucement sans trop de motivation, j'ai été déçu une fois arrivé sur la Via Rhona, la portion que j'ai empruntée étant juste du stabilisé pas si stable que ça, plein de gravillons et carrément sabloneux par endroits. Heureusement, Avignon, c'est la classe. Je n'ai presque pas pris de photos mais bien profité, adoré la vieille ville de l'extérieur comme de l'intérieur.

C'était aussi pile pendant le Festival d'Avignon, j'avais pris une place pour assister à une représentation d'Història d'un senglar, monologue un peu barré en catalan surtitré (!) que j'ai trouvé assez inspiré et très drôle.

🚴 Avignon → Vaison-la-Romaine : 99km, 2106m D+

Si le but principal du voyage était de grimper dans les Pyrénnées, j'avais quand même dès le départ en tête l'idée d'aller faire le Mont Ventoux dans la foulée. Après un petit échauffement d'une quarantaine de kilomètres, je démarre l'ascension. J'ai été prévenu, les premiers kilomètres sont faciles et ensuite c'est galère dans la forêt jusqu'à Chalet Reynard, et pas mieux par la suite, surtout si il y a du vent.

J'étais encore dans un bon jour et je n'ai pas eu trop de mal. Je me suis calé sur mon allure classique que je peux tenir pendant des heures si il le faut, en remettant un peu de puissance dans les parties un peu raides, et c'est passé sans encombres. La dernière demie-heure est complètement exposée, mais il n'y avait pas de vent, donc il s'agissait juste de supporter la chaleur, ce qui n'a pas été un problème.

Niveau paysages en montant c'est pas la folie. Une fois en haut, c'est impressionant, mais surtout de par l'altitude, on domine toute la région. Au final, une montée surtout intéressante pour le côté mythique plus que pour les paysages, sorte de rite de passage du cycliste sur route plus qu'une attraction touristique.

Dans la descente, de longues lignes droites dégagées permettent d'aller très vite, surtout avec la confiance gagnée dans les cols précédents. Un régal.

Mon hébergemement à Vaison-la-Romaine était dans la vieille ville, ce qui était un plus non négligeable, s'y promener était très agréable.

🚴 Vaison-la-Romaine → Die : 100km, 1756m D+

Quelques petits cols entre 4 et 6% de moyenne, assez réguliers. Je commence un peu à chauffer dans le dernier, le Col de la Chaudière, qui porte bien son nom avec la météo vu qu'il est complètement exposé. Mais comme les jours précédents, je suis complètement habitué à la chaleur et je préfère largement ça aux conditions des premiers jours.

À Die, je retrouve @magopian et je profite avec sa fammille de la piscine du camping ou ils sont installés avant de manger avec eux un dîner délicieux au restaurant végétarien Les petits fourneaux à Die.

🚴 Die → Grenoble : 104km, 1768m D+

Dernière étape, quasiment l'exact inverse de ma première de l'an passé. Le Col du Rousset est facile, assez agréable à monter et je n'en fais qu'une bouchée.

Passage dans le Vercors similaire à l'an dernier dans l'autre sens, très joli, impressionant par moments. La descente finale vers Grenoble est moins fun que prévu, il y a beaucoup de voitures et elles ne me laissent pas passer. Je termine au Jardin de Ville de Grenoble, pas mécontent du voyage!

Grenoble

J'ai envisagé plusieurs possibilités pour ce dernier jour, une boucle à vélo, une rando à pied que j'ai même entamée, mais finalement je décide de pas forcer et de juste traîner dans Grenoble et visiter le Musée pour profiter notamment de son exposition consacrée à Joan Miró.

5. Météo

Je savais que dans les Pyrénnées la météo pouvait être assez aléatoire, et effectivement, ça s'est avéré vrai dès le départ! Au final je n'ai eu à modifier qu'une seule étape, j'ai pu faire les autres même si les conditions n'étaient pas idéales. Contrairement à l'an dernier du coup, j'étais très content d'avoir la veste Gore-Tex Shakedry pour les moments vraiments humides.

Comme mentionné plus haut, à partir du moment ou j'ai eu du soleil pour de bon, toutes les journées suivantes ont été autour de 30 ℃, sans vent. Je savais que ça n'allait pas me poser de problèmes, et effectivement j'ai bien supporté la chaleur tout le long, j'aurais été très content d'avoir ça dès le départ.

6. Vélo

Le vélo n'a pas vraiment changé depuis l'année dernière, toujours cette créature de Frankenstein un peu lourde mais qui fait le job. J'ai remplacé le vieux Garmin Edge 520 pour un 1040 dont la batterie m'a bluffé (et c'est même pas la version Solar) et dont la partie navigation a bien servi.

Niveau freins, j'avais remplacé rotors et plaquettes avant de partir et cette fois j'avais pris des plaquettes de rechange. Au final, j'ai beaucoup mieux géré les descentes cette année, même dans les conditions difficiles des premiers jours, et je n'ai pas eu besoin de changer les plaquettes. Elles sont cependant bien usées et ne vont pas durer beaucoup plus longtemps.

Côté transmission, aucun changement. J'étais beaucoup plus entraîné, et j'étais relativement confiant dans le fait de pouvoir faire des longs cols à 8 ou 9%. A part la fin du Col de Marie-Blanque, j'ai eu raison, j'étais large avec mon plateau de 34 et ma cassette en 11-32.

Enfin en ce qui concerne les pneus, n'ayant pas prévu de partie gravel cette année, j'avais remis des slick de 32 mm, toujours en tubeless. C'était parfait, super agréable. J'ai constaté quelques micro-crevaisons sur la fin en regardant attentivement, toutes corrigées par le liquide préventif tubeless.

7. Vêtements

Exactement la même stratégie que l'an dernier. J'ai juste rajouté une veste coupe-vent de vélo ultra-compacte pour les descentes ainsi que des manchettes déperlantes, et ça s'est avéré très utile.

8. Bagages

Encore une fois très similaire au voyage précédent. En plus des ajouts vestimentaires mentionnés juste avant, les quelques changements étaient :

9. Nourriture

Idem… Sauf que cette fois-ci, les étapes étaient un peu plus longues et intenses, je brulais entre 2500 et 4000 kcal par jour, et j'étais clairement en déficit calorique. Que ça soit sur le vélo ou en dehors, je n'ai pas assez mangé, et je n'arrivais pas à rattraper tout ce que je dépensais. Malgré la tonne de Coca, glaces, burgers et pizzas que je me suis enfilé, j'ai perdu environ 2 kilos, il faudra que je fasse plus attention la prochaine fois.

10. Hébergement

On ne change pas une équipe qui gagne. Pas d'auberge de jeunesse mais encore un mix d'hôtels, chambres d'hôtes ou chez l'habitant, logements complets airbnb…

11. Statistiques

21 jours de vacances, dont :

(*) Sans compter les pauses/arrêts.

Répartition du poids au départ (idem que l'année dernière, ce que j'ai pu gagné en changeant 2/3 trucs a été compensé ailleurs) :

12. Pour la prochaine fois…

Moins improvisé cette fois, tout aussi content. Les étapes étaient un peu inégales, je pense que l'idéal pour moi c'est environ 100 km avec 2000 - 2500m de D+, faudra que je vois si je peux caler ça mieux la prochaine fois. Et peut-être mettre un peu plus de patate dans les cols, parce-que finalement j'ai jamais beaucoup poussé à part les 2 premiers jours.

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